Dans un contexte de tensions internationales et de nombreuses sanctions imposées par le gouvernement américain suite à l’offensive russe en Ukraine, les entreprises américaines continuent de verser des sommes considérables à Rosatom, l’agence nucléaire d’État russe. Selon un rapport du New York Times, ces paiements annuels avoisinent les 1 milliard de dollars pour l’achat d’uranium enrichi, constituant ainsi l’une des principales sources de revenus en dollars américains pour la Russie malgré les sanctions en place.
Rosatom, qui exploite la centrale nucléaire de Zaporizhzhia en Ukraine depuis sa capture forcée en mars 2022, reçoit ces paiements par le biais de ses filiales. En 2022, les entreprises américaines ont dépensé environ 1 milliard de dollars pour l’achat de combustible nucléaire auprès de Rosatom. De janvier à mars 2023, les États-Unis ont importé un supplément d’uranium enrichi pour une valeur de 411,5 millions de dollars, selon Darya Dolzikova, analyste travaillant pour le think tank britannique sur la sécurité, le Royal United Services Institute, citée par Business Insider.
Ces transactions se poursuivent malgré les engagements du président Joe Biden visant à porter préjudice à l’économie russe, tels qu’énoncés lors de son discours sur l’état de l’Union de l’année précédente. « Nous infligeons des douleurs à la Russie et soutenons le peuple ukrainien. Poutine est maintenant plus isolé que jamais du reste du monde », avait déclaré le président. Cependant, bien que les États-Unis aient imposé de larges sanctions à la Russie, le combustible nucléaire demeure l’une des rares sources d’énergie non interdites par l’Occident, comme le rapporte le Wall Street Journal.
La dépendance des États-Unis à l’égard de la Russie pour leur approvisionnement en énergie nucléaire s’explique en partie par la domination de cette dernière sur le marché mondial. En effet, la Russie fournit environ 43 % de l’uranium enrichi consommé dans le monde, tandis que les États-Unis ont pratiquement cessé d’enrichir leur propre uranium. Ainsi, les États-Unis sont devenus commercialement dépendants de la Russie, un lien difficile à briser. Selon le New York Times, environ un tiers de l’uranium enrichi utilisé aux États-Unis provient désormais de Russie.