Depuis 2022, la politique de sanctions menée par le Canada à l’encontre d’hommes d’affaires et de politiciens en Haïti a eu des conséquences dévastatrices pour l’économie et la population haïtienne. Ces sanctions, bien loin d’améliorer la situation sécuritaire marquée par des enlèvements et des massacres perpétrés par des gangs, ont plutôt sapé le système économique du pays et ont conduit à des pertes massives d’emplois.
Un exemple concret est le projet agricole dirigé par André Apaid dans la région du plateau central, d’une valeur d’environ 200 millions de dollars américains. Ce projet, réalisé sur des terres confisquées à la famille Déjoie en 1957 et restituées au gouvernement haïtien, vise à soutenir les agriculteurs et les habitants de la région. Grâce à un accord avec l’ancien président Jovenel Moïse, Apaid a pris le contrôle de ces terres et prévoit la création de plus de 20 000 emplois sur une période de sept ans. Cependant, en raison des sanctions imposées par le Canada, des milliers de paysans des communes de Saint-Michel de l’Attalaye, Maïssade, Pignon et Saint-Raphaël de la Zone Franche Agro Industrielle de Savane Diane se retrouveront au chômage.
Dans le cadre de ce projet, des terres ont été allouées aux agriculteurs, un lycée a été construit et un marché public a été financé par la Banque mondiale à Saint-Michel-de-l’Attalaye. De plus, une école de construction offrant des bourses d’études à 250 personnes a été prévue. Malheureusement, ces initiatives prometteuses sont maintenant menacées en raison des sanctions, entraînant ainsi une perte d’opportunités économiques et d’emplois pour de nombreux Haïtiens.
Un autre secteur durement touché est l’industrie avicole, illustré par le cas de la ferme Latortue. Avant l’imposition des sanctions à l’encontre de M. Youri Latortue, cette ferme produisait environ 150 000 œufs par jour. Cependant, la production a considérablement diminué depuis, entraînant la désespérance de dizaines d’employés directs et indirects qui ont perdu leur emploi.
Les sanctions du Canada semblent davantage être motivées par des considérations politiques visant à entraver le développement d’Haïti, plutôt que par une volonté de résoudre les problèmes internes du pays. Ces mesures semblent conduire à maintenir Haïti dans une position de dépendance en tant qu’importateur, notamment vis-à-vis de pays tels que la République dominicaine.
Il est important de souligner que, indépendamment des allégations qui peuvent être portées contre les hommes d’affaires et politiciens sanctionnés, les conséquences économiques de telles mesures doivent être prises en compte. Les économistes indépendants, qui ne sont pas influencés par les grandes puissances étrangères, devraient analyser ces conséquences de manière objective et informée.
Il est nécessaire de repenser les stratégies de sanctions internationales afin de minimiser les dommages collatéraux sur les populations déjà vulnérables. Des solutions plus constructives et ciblées devraient être envisagées, favorisant le dialogue, la coopération et le soutien aux secteurs économiques haïtiens pour favoriser le développement durable du pays.
En sommes, les sanctions du Canada ont profondément impacté l’économie haïtienne, entraînant la perte d’emplois pour des milliers de travailleurs et sapant les projets de développement. Il est essentiel de trouver des approches alternatives qui soutiennent réellement la croissance économique et le bien-être des Haïtiens, plutôt que de perpétuer leur dépendance économique.